Le blog de festivaldechaillol

Trois temps forts pour cette sortie sous un ciel successivement ensoleillé, pluvieux, venté.

Le Samedi en milieu de journée , l'exposition Matta :

Des explosions de couleur, d'immenses toiles pleines de formes « science-fictionnesques », de délicates transparences, des détails plein d'humour. Un monde où le rêve vous chuchote de multiples histoires et vous renvoie souvent en pleine figure les moments cruels de l'histoire du 20ème siècle.

Autre monde le même soir, celui de l'Odyssée, évoquée par un écrivain contemporain, Alberto Manguel, et le compositeur Oscar Strasnoy.

Odyssée 2013 c'est avant tout un souffle porté par les quelques 300 choristes amateurs qui enveloppent les auditeurs d'un tissu sonore traversé des éclats des instruments et des interventions des solistes. Un concert puissant dirigé par Roland Hayrabédian directeur de l'ensemble Musicatreize.

Le lendemain, dimanche matin, soleil et grand vent, conditions idéales pour se balader dans le Champ harmonique. Sur une crête, dominant le village des Goudes, avec la mer en toile de fond et les falaises comme décor, des dizaines d'instruments font concert avec le vent. Ça siffle, vibre, tintinnabule, résonne et les sièges disséminés invitent à attendre les sautes du vent pour jouir d'un champ sonore toujours renouvelé.

Le Champ harmonique reste en place jusqu'au 28 Avril : ça vaut le voyage.

De même que Matta, qui reste exposé jusqu'au 20 Mai.

Pour l'Odyssée 2013 c'est trop tard ; il fallait venir avec les « amis... » !

Après la musique il n'est pas sans agrément de prendre un peu de temps pour parler du concert, ou de tout autre chose. Quoi de plus agréable alors de le faire avec une boisson de saison accompagnée parfois d'une friandise ?

Les amis du festival proposent souvent ce genre de petit plaisir. Alors, si vous voulez le retrouver, voici quelques unes des douceurs du festival 

En premier, parce que ce sera bientôt la saison, le Sirop de fleur de Sureau  d'Yvonne et Bernard 

Quant à la Marquisette de Monique, il faudra venir l'apprécier pendant le temps du festival !

Le sirop de fleur de sureau

de Yvonne et Bernard

-Cueillir 100 g. de fleur de sureau, bien épanouies ; les rincer rapidement.

-Faire bouillir un litre d'eau ; y plonger les fleurs ; laisser infuser 12h.

-Filtrer

-Ajouter le même poids de sucre que le liquide obtenu et un jus de citron.

Bien remuer ; redonner un bouillon.

Pour le conserver on peut le pasteuriser :

-utiliser une bouteille à fermeture hermétique et faire bouillir 5 à10 minutes.

Ou

-verser le sirop bouillant dans la bouteille, fermer immédiatement.

Conserver dans un endroit frais et sec et au frigo après ouverture.

Cette recette connaît de nombreuses variantes (plus de fleurs, macération plus longue, plus ou moins de citron...), mais celle-ci est estampillée Festival de Chaillol.

Après les trois concerts somptueux du Quinteto El Despues et le récital de Victor Villena, un moment attendu de la programmation est arrivé avec le retour de François Rossé, autre créateur de mondes sonores, qui partageait la scène avec Carlo Rizzo, complice de longue date et grande figure de l'improvisation.

La salle des gardes du château de Tallard a été investie par ces deux musiciens hors du commun mercredi soir. Ils ont exploré les multiples sonorités de leurs instruments, jouant tels des comédiens, se parlant dans des langages insolites, sifflant, chantant, frappant les objets et instruments à portée de doigts. Entre cet alsacien d’origine et cet italien, mi-vénitien, mi-napolitain, la complicité est évidente et leurs improvisations prennent rapidement une tournure jubilatoire, comme une mise en commun de différentes mémoires rehaussée de gestes créatifs imaginés dans l’instant. Un véritable dialogue s’établit entre les deux artistes. Un ahurissant duo de percussions, pour commencer, entre le tambourin de Carlo et le bois du piano de François utilisé comme percussion. Puis se sont succédés des improvisations en solo, ou à deux, des échanges très animés en paroles et en musique, des chants italiens, accompagnés au tambourin et au piano. Les deux musiciens ont rivalisé de virtuosité pour tirer de leurs instruments des rythmes époustouflants et des sons inattendus ou surprenants, François Rossé sur son piano et Carlo Rizzo sur ses différents tambourins utilisés de toutes les manières possibles et imaginables, pour le plus grand plaisir du public qui a beaucoup ri durant cette soirée. Un solo de tambourin, suivi d’un solo de piano ont particulièrement emballé les spectateurs qui ont fait une véritable ovation aux deux artistes avant de se regrouper autour d’eux après le concert, pleins de curiosité sur les techniques et les outils frottés, grattés, réinventés, dans une mécanique magique qui démultiplie les instruments et les sons. L’univers ludique de ce duo d’improvisateurs redevenus enfants devant des instruments aux multiples possibilités a reçu un triomphe mérité après le voyage inouï de ce concert époustouflant.

Le lendemain les deux compères, pleins de nouvelles idées, entraînés par leur bonne humeur et leurs plaisanteries inspirées, ont rempli de leur énergie l’église de Saint-Michel de Chaillol. Carlo Rizzo est arrivé en déclamant, et des moments de musique extraordinaires se sont enchaînés, devant un public qui participait volontiers et qui là aussi est resté longtemps après le concert pour assister aux explications et aux démonstrations de tambourins de Carlo Rizzo. Après ces grands moments de partage, les deux musiciens se sont séparés avec une accolade où chacun improvisait des rythmes dans le dos de l’autre, devant les sourires de l’équipe du festival souhaitant des rencontres prochaines avec ces deux artistes d’exception.