Le blog de festivaldechaillol

Vendredi 7 mars, profitant d'un temps de résidence d'Ivan Solano, c'est tenue une rencontre réunissant pour la première fois, les proches de ce projet de création qui va nous tenir en haleine toute l'année 2014 !

Ce projet est né d'un désir et d'une rencontre. Le désir de poursuivre, en l’approfondissant, un sillon creusé par L’Homme qui plantait des arbres, commande 2013 de l’Espace Culturel de Chaillol au compositeur Georges Boeuf. Après Jadayel, première commande d’envergure, cette partition du compositeur marseillais a constitué une étape importante dans l’histoire de notre structure, dans sa reconnaissance comme lieu d’écoute et de soutien de la création musicale. De la rencontre avec l'histoire champsaurine dans la traduction artistique qu'en a fait Christophe Galleron, dans la très belle expostion qu'il a créée pour la Maison du Berger : Martin Berger, des Alpes en Amérique (exposition qui reste visible jusqu'au 16 novembre 2014)

Le Grand Tomple, commande 2014 de l’Espace Culturel de Chaillol à Ivan Solano et Catherine Peillon, est un projet de création musicale ambitieux à plus d’un titre, que l’Espace Culturel de Chaillol portera tout au long de l’année 2014 :

> Ambitieux parce qu’en allant puiser dans l’intimité de la mémoire haut- alpine la matière première d’un récit, l’Espace culturel de Chaillol s’engage dans un projet au croisement d’enjeux artistiques et ethnologiques, esthétiques et historiques.

> Ambitieux et audacieux, parce qu’il ne s’appuie pas sur un texte préexistant, dont la structure, éprouvée, serait la garantie d’une cohérence narrative - la commande - et donc le pari - est double : celle d’un texte, confiée à Catherine Peillon - auteur régulièrement associée à l’Espace culturel de Chaillol, elle écrit tous les textes des brochures du festival de Chaillol depuis 2012 - et d’une oeuvre musicale, confiée à Ivan Solano, compositeur en résidence au festival de Chaillol en 2013, et artiste associé à l’Espace Culturel de Chaillol pour les saisons 2014 et 2015.

> Ambitieux enfin, parce que cette oeuvre, tout d’abord destinée au territoire haut-alpin et à ses habitants, nombreux à partager cette histoire, espère aussi rencontrer un accueil favorable auprès des publics de la création musicale, bien au-delà de son territoire d’inscription.

Ni opéra, ni théâtre musical, ce projet relève plutôt du genre radiophonique : deux récitants, un homme et une femme, également chanteurs, racontent et jouent, entourés des cinq musiciens de l’ensemble instrumental (piano et claviers, saxophones, percussions, guitares et cordes pincées et contrebasse) eux-mêmes parfois plongés dans un environnement sonore électroacoustique.

Enfin, un dernier élément couronnera ce projet, la conservation de cette oeuvre musicale sous la forme d’un enregistrement et de l’édition d’un livret qui l’accompagnera, pour témoigner du processus qui a été mis en oeuvre et des enjeux de la pièce.

Mûri de longue date, ce projet a rencontré l'intérêt et le soutien de l'équipe du Pays Gapençais, qui nous a encouragé et accompagné dans le dépôt d'une demande de soutien dans le cadre du FEADER «Fonds Européen agricole pour le développement rural : l'Europe investit dans les zones rurales» du programme européen LEADER, attribuée à l'automne. Ce projet reçoit donc, dans le cadre de ce programme, le soutien financier de l'Europe, de la Région Provence Alpes Côte d'Azur et du Conseil Général des Hautes Alpes.

Parallèlement, L'Estive, Scène nationale de Foix et de l'Ariège, séduite par un projet qui résonne avec son territoire, a souhaité coproduire la création.

Ce projet à également rencontré l'intérêt et le soutien de La Ferme de l'Histoire et de la Maison du Berger, structures respectives des Communautés de communes du Champsaur et du Haut-Champsaur, engagées de longue date dans un travail de valorisation de ce thème universel de l'émigration des montagnards.

Retrouvé une belle interview du compositeur Georges Boeuf menée par Michaël Dian aubout de ce lien

Les répertoires de demain

Mercredi soir, l’église du hameau de St Michel était comble pour accueillir les musiciens de l’Ensemble C Barré, cette formation à géométrie variable dédiée aux musiques d’aujourd’hui, résidant à Marseille. Après une première collaboration, en 2012, ayant donnée au public l’occasion de découvrir leurs ressources, l'ensemble CBarré, porté par Sébastien Boin, charismatique et passionnant directeur musical, a proposé une formation instrumentale inédite, rassemblant les personnalités les plus singulières du jeune ensemble. Cette nouvelle aventure, résolument tournée vers la création s’est ouverte sur cinq compositeurs des deux rives de la Méditerranée. Les œuvres Hendécaméron étant essentiellement conçues à la façon d’un concerto de chambre, où chaque musicien joue un rôle tant de soliste que de chambristealternant des moments de forte intensité et des passages plus doux. La singularité et la vitalité de la création méditerranéenne ont été à l'honneur avec, la pièce commandée par le festival de Chaillol à Ivan Solano (At the doors of perception)présent dans la salle et celles, commandées par l'ensemble au cours de l'année 2013, de Miguel Gálvez-Taroncher, Saed Haddad, Zad Moultaka, Félix Ibarrondo. Un programme unanimement applaudi par les spectateurs tant ces œuvres nouvelles sont de bonne envergure laissant l’inattendu ouvrir les répertoires de demain. 

Sylvie.

C’est avec beaucoup de plaisir que l’équipe du Festival a accueilli le public venu remplir la chapelle du hameau de St Michel, pour le lancement de la 17ème édition du Festival de Chaillol. La parole a été donnée tout d’abord à Marc Lourdaux, Président de l’Espace Culturel de Chaillol, qui est revenu sur des moments privilégiés partagés cette année. Notamment les week-ends musicaux, la création de « la Flèche » par Pascal Colrat, la visite à Paris lors du concert Jadayel à l’institut du monde Arabe. Une création commandée au compositeur Ahmad AL-Khatib et composée à Gap en juin 2012 à la demande du Festival de Chaillol, « des moments d’échanges très intéressants qui renforce le lien avec les artistes invités ». Pour Michaël Dian, Directeur du Festival, « cette itinérance musicale n’est pas une simple mobilité géographique, mais une volonté d’être en accueil de l’autre. Les projets se fondent sur cela. Une création musicale dans cette volonté de programmer, d’élargir cette collection de moments sur des gestes nouveaux plutôt comme une attitude, une manière d’être dans le monde ». « Une aventure collective où je suis l’animateur ». Il a remercié l’équipe qui accompagne ce rêve joyeux, l’engagement et le talent de chacun administrateurs, partenaires, élus, collectivités,...à noter la présence du Groupe la Poste : Brigitte Goyet, déléguée Régionale du Groupe la Poste, Jean-Pierre Constantin, Directeur Départemental des Hautes Alpes et Hugo Cézanne, responsable relation avec les élus. Mme Goyet s’est dit enthousiaste dans ce rôle de mécène affirmant cette volonté de participer au développement culturel et économique du département des Hautes-Alpes. « Proximité, présence au plus près des territoires, accès à tous, sont des valeurs communes à nos deux organisations ». Le groupe la Poste, présent par un soutien financier important propose cette année un « prêt-à-poster » à l’image du Festival qui sera disponible dans les Bureaux de Postes et Agence Postale Communale en série limitée et diffusera un spot de 30s reprenant des images du photographe Alexandre Chevillard afin de faire découvrir le festival sur tout le territoire.

Puis le festival s’est ouvert sous d’autres horizons accueillant ASTILLERO - Tango de ruptura. Arrivant de Buenos Aires, ces grandes figures du Tango Contemporains constituées par : Martin Van Der Linden, violon – Luciano Falcôn, violoncelle – Diego Maniowicz, bandoneon – Mariano Gonzales Calo, bandonéon – Fédérico Maiocchi, contrebasse - Julian Peralta, piano ouvrent la voie d’un nouveau tango. Avec une grande audace et une maturité́ artistique, ce tango colle à son époque, à celle des mouvements sociaux argentins. Un tango mélancolique, mais énergique, exigeant, tant dans sa qualité́ instrumentale que dans sa création. Nous avons pu entendre des compositions nouvelles mêlant complicité et tendresse. Ce voyage exceptionnel au cœur de l’Argentine a marqué les spectateurs. Et, deux rappels plus tard, le public avait du mal à quitter les lieux, ces réactions traduisant la réussite de cette soirée. Une fois de plus la saison musicale du festival de Chaillol a pris un départ plus que prometteur.

Sylvie